jeudi 3 juin 2010

La Turquie : la nouvelle concurrente des Etats-Unis au Moyen Orient

Steven Cook, du Council on Foreign Relations, se révèle de nouveau très pertinent quant à son interprétation des événements qui impliquent la Turquie. Dans un article publié sur le site de Foreign Policy, il explique comment la Turquie est devenue en peu de temps la principale concurrente des Etats-Unis. Notamment depuis l'accession au pouvoir de l'AKP, le gouvernement turc a indiqué, parfois très vocalement, sur le devant de la scène internationale. Cela s'est fait remarquer en Asie Centrale, mais surtout au Moyen Orient, où elle vient concurrencer les Etats-Unis, jusqu'alors principale puissance dans la région. Les positions prises par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à l'encontre d'Israël en sont une preuve qui ne cessent de se répéter depuis l'incident médiatique début 2009 entre Shimon Peres et Erdogan au sommet de Davos. Quand ce ne sont pas les Turcs qui enfoncent le couteau dans la plaie, ce sont les Israéliens. La Turquie a désormais choisi son camp dans ce conflit et elle a décidé de le faire savoir haut et fort. Ankara appuie plus ou moins ouvertement le Hamas dans ses démarches politiques.

Autant dire que cela n'aide ni les relations stratégiques avec Israël ni celles avec les Etats-Unis. De plus, Washington et Ankara risquent de se retrouver de nouveau en opposition sur le régime syrien. La Turquie a essuyé de nombreuses critiques américaines pour ses accointances avec la Syrie. Certes, les Etats-Unis, sous l'impulsion de l'administration actuelle, tente de resserrer les liens avec Damas. Toutefois, la Turquie est restée silencieuse sur les accusations adressées à l'encontre du régime de Bachar al-Assad concernant les missiles Scud fournis au Hezbollah.

Autre sujet de discorde, l'Iran. Partenaire stratégique de la Turquie, jusqu'ici rien de nouveau. Toutefois, la récente escapade diplomatique entre le Brésil, l'Iran et la Turquie n'a guère plu à Washington, surtout que de nombreux points de l'accord restent flous et l'on se demande bien ce qu'il en advient réellement.

Derrière cette politique, il ne faut toutefois pas voir l'avènement des islamistes au pouvoir. En effet, Steven Cook indique que l'architecte de la politique étrangère turque est son ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Ce n'est pas un idéologue, ni un islamiste. Ce qui le guide sont les intérêts nationaux turcs. Il dessine une politique pragmatique et joue des circonstances et des alliances éventuelles qui peuvent permettre à la Turquie de retrouver un statut fort au Moyen Orient.

Les Etats-Unis prennent petit à petit la mesure de cette nouvelle équation au Moyen Orient. Ils doivent composer avec une Turquie forte. Peut-être est-ce futile de le rappeler, mais il y a un siècle, une partie du Moyen Orient était ottomane.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour les traductions, mais pourriez-vous distinguer ce qui relève de la traduction et ce qui relève de votre commentaire du texte traduit.

Lou

 

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