On aime bien les comparaisons historiques un peu hâtives. La crise financière de 2009 inlassablement comparée à celle de 1929. Et maintenant, les manifestations en Iran de 2009 comparées à celles de la Révolution de 1979. Donald Show, professeur à l'Université d'Alabama, coupe court à cette suggestion. Trois raisons l'incitent à tenir cette position :
1) les manifestations sont physiquement plus concentrées qu'en 1979. A l'époque, les manifestants avaient pris la rue autant dans les villes que dans les campagnes et s'étaient progressivement rapprochés de Téhéran. Aujourd'hui, il y a peu d'indicateurs que les protestations soient aussi diffusées dans tout le pays.
2) En 1979, la classe moyenne urbaine et les classes rurales se sont alliées contre le Shah. Même si leurs objectifs étaient différents, la démocratie et la modernité pour les premiers, la pureté islamique pour les seconds, ils ont trouvé un terrain d'entente. Ce n'est pas le cas cette fois-ci. La droite religieuse soutient l'Ayatollah Khamenei et Mahmoud Ahmadinejad, laissant la classe moyenne urbaine isolée. Les médias donnent à ces opposants probablement plus de voix qu'ils n'en ont vraiment, mais c'est peut-être lié au fait que leurs aspirations sont plus en adéquation avec ce qui est attendu en Occident. Je rétorquerais juste à Snow qu'une partie de la classe religieuse désavoue et Khamenei et Ahmadinejad, que ce soit Hashemi Rafsanjani ou l'Ayatollah Montazeri.
3) La réponse du régime en place diffère grandement. En 1979, le Shah a longtemps attendu avant de réagir face aux manifestants. Soit parce qu'il était intellectuellement diminué par sa chimiothérapie, soit parce que les appels à la retenu de l'administration américaine était écoutée, le Shah a attendu avant de faire descendre les forces de police dans la rue. En 2009, il n'y a pas eu de telles hésitations.
dimanche 28 juin 2009
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